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Notre passion - deux ans plus tard


Depuis quelques années, au Québec, nous observons une situation inquiétante en lien avec les pistes de course. Celles-ci commencent à être en voie d'extinction. Plus les années passent, moins les automobilistes ont d’endroits pour pratiquer leur passion (course sur piste, drag, drift ou autre discipline de sports motorisés).


Crédit : Sylvain Lauwers


Depuis la fermeture de l’autodrome Saint-Eustache en 2019, nous observons une tendance inquiétante par rapport aux pistes de course. En effet, plusieurs d’entre elles sont sujettes à des plaintes de résidents et à des rachats presque forcés des municipalités.


Plusieurs mordus des sports automobiles se seraient tournés vers l’autodrome situé à Mirabel (Complexe iCar). La fermeture des pistes, bien qu’agréable pour les résidents de la région, est très mal reçue de la part des automobilistes et des fans de sports motorisés.


La disparition des pistes pourrait causer plusieurs problèmes sur les routes du Québec. Si les endroits sécuritaires pour pratiquer cette passion venaient à disparaître, il est facile d’imaginer que les enthousiastes pratiqueraient leur passion sur les routes publiques. De plus, les pistes sont adaptées et elles sont pensées pour la sécurité des pilotes et des spectateurs.


Après 55 ans d’opération, l’autodrome de Saint-Eustache a dû fermer ses portes. Cette triste réalité est plus fréquente que l’on peut penser. Le problème n’est pas tellement qu’on ferme certaines pistes, mais plutôt qu’aucun nouveau circuit n’ouvre ses portes aux amateurs de sports motorisés.


Il est important de rappeler que l’autodrome Saint-Eustache accueillait des événements en tout genre : des courses de Nascar, des soirées de drag et de drift amateurs, des compétitions de drift internationales, des courses de motos, des événements de poids lourds, etc.


Certaines de ces compétitions (comme le Formula Drift Canada et États-Unis) ne sont pas en mesure de se relocaliser sur d’autres pistes québécoises (ou même canadiennes). On remarque les impacts économiques sur ces régions qui étaient animées par les pistes de course. Les gens qui se rendaient à ces compétitions (qu’ils soient résidents du Canada ou d’autres régions du monde) ne dépensent plus d’argent chez nous pour les restaurants, les hôtels et les autres services à proximité.


Crédit : JDEM


Nous avons été en mesure de recueillir les commentaires d’un des juges de l’événement de Formula Drift (une des plus grandes compétitions internationales de drift) par rapport à cette situation inquiétante. Voici les commentaires de M. Ryan Lanteigne :


Q : Que pensez-vous de la fermeture du circuit de Saint-Eustache?

R: J’étais très triste d’apprendre la fermeture de la piste à Saint-Eustache. J’allais à ce circuit depuis 2004. C’est l’endroit où j’ai appris à faire de la drift avec ma Nissan Skyline R32 2006. J’ai également fait la compétition de DMCC (compétition de drift québécoise) en 2008 et en 2009. Je jugeais les événements de drift sur ce circuit depuis 2010. C’était vraiment un super endroit. La piste était près de Montréal et elle permettait à plusieurs jeunes de conduire leur véhicule dans un endroit sécuritaire pour une somme d'argent modique. Quand je travaillais pour Quebec Tuning, nous faisions nos essais routiers sur cette piste. Nous prenions des photos et c’était tellement plaisant! Nous avions toujours une belle journée sur ce circuit et j’ai beaucoup de bons souvenirs en lien avec celui-ci.


Q: Aimeriez-vous voir plus de circuits canadiens (ou québécois) accueillir des compétitions nationales ou internationales?

R: Je pense que le Québec a une culture de l’automobile et un enthousiasme pour le sport automobile tout à fait unique qui ne sont égalés nulle part ailleurs au pays. Bien qu’il y ait d’autres sports automobiles dans le reste du Canada, on a l’impression qu’ils sont plus spécialisés dans l’intérêt du québécois moyen. La Formule 1 ne va qu'à Montréal, il y a la GP3R qui est dans notre belle province et, du côté de la drift, la Formula Drift n'est également allée qu'à Montréal. Si de gros événements de sport automobile se produisent au Canada, je pourrais les voir se produire au Québec.

* Traduction libre


Les commentaires de M. Lanteigne soulèvent des points importants : le Québec possède une culture du sport automobile qui est sans pareil et la fermeture des pistes laisse bien des amateurs le cœur brisé.


 

Pour être une admiratrice de sport et une propriétaire d’un véhicule modifié, je crois que cette situation mène à des événements bien inquiétants. Des « meets » (rencontres d’automobilistes) qui dégénèrent rapidement, des manœuvres dangereuses sur les voies publiques et, en grande partie, beaucoup de gens (jeunes et moins jeunes) qui ne savent plus où ils sont les bienvenus.


Nous avons vu, dans le passé, des incidents par rapport à des rencontres plus ou moins organisées qui jettent de l’ombre sur la communauté automobile du Québec. De plus, il ne faut pas généraliser. Comme dans bien des situations, la majorité des adeptes respectueux et consciencieux payent pour la minorité des adeptes qui réfléchissent trop peu.


Nous sommes des passionnés. Alors, pourquoi nous empêcher de pratiquer nos loisirs dans des lieux sécuritaires et adaptés ? Le Québec devra avoir une discussion sérieuse à l’échelle provinciale afin de démystifier certains aspects méconnus des sports motorisés. Le dialogue doit être ouvert et bidirectionnel : nous sommes prêts à faire certaines concessions, mais elles doivent en valoir la chandelle.



- Andréanne Bonenfant, rédactrice en chef





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